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Ce lundi 16 octobre, un rassemblement citoyen était organisé à midi sur le parvis de l’Hôtel de ville, en hommage à Dominique Bernard et aux victimes de l’attentat d’Arras.

Voici le discours prononcé par Marc Péré, le Maire, à cette occasion.

3 ans presque jour pour jour après l’ignoble assassinat de Samuel Paty, ce vendredi 13 octobre, l’obscurantisme s’insinuait une fois encore dans un lycée, cette fois celui d’Arras, arme au poing. 

Le bilan aurait pu être plus lourd encore, si agents ou professeurs ne s’étaient pas dressés face à la barbarie pour protéger les élèves, leurs élèves. Parmi eux, Dominique Bernard, professeur de lettres. 

Je veux saluer la mémoire de ce héros malgré lui, en citant les propos de sa collègue Aurélie :

« Ta silhouette, je la vois sur le perron du lycée Gambetta, quand nous arrivions ensemble et que tu disais aux fumeurs amassés devant l’entrée, « alors, on se fume un petit clou de cercueil ? », l’air satisfait, content de ta vanne.

Quelle ironie tragique que ce soit sur ce même perron où tu as usé tant de semelles, que ta vie t’ait été ravie. Tu ne l’as pas cherché toi, ce clou. Il s’est planté en toi au hasard d’une haine aveugle et primitive. Quelle ironie aussi qu’un geste aussi sombre, aussi obscur, ait frappé celui que Victor Hugo aurait pu appeler « un porteur de flambeau ».

Samuel, Dominique, vous êtes des éclaireurs et nous vous rendons hommage ici, aujourd’hui, comme devant toutes les mairies de France. 

Nous n’oublions pas non plus que le terrorisme islamiste a aussi frappé en Israël. Et je veux dire aussi notre effroi, notre douleur et notre compassion devant les images de massacres de civils, d’enfants, de femmes, de familles entières, de jeunes qui s’étaient paisiblement retrouvés pour danser. 

Face à ce fléau, nous devons répondre par la cohésion, la fidélité aux valeurs de la République, la liberté, l’égalité, la fraternité, et nous devons refuser de lui donner la victoire qu’il recherche, celle de fracturer notre société. Refusons l’amalgame.

Pour terminer, et avant que ne résonne notre hymne national, je proclame que nous ne nous habituerons jamais à l’horreur partout où elle frappe, partout où la terreur s’abat sur des victimes civiles sous quelque forme que ce soit, au couteau, au fusil mitrailleur ou à la roquette. Je proclame que nous resterons debout, comme un défi pacifique.