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C’est un article d’une autre facture que nous avions prévu initialement. Une page entière pour saluer Colbert Lejeune, fait chevalier de la Légion d’Honneur. Il a reçu cette médaille le 11 novembre dernier des mains de Pierre André Durand, Préfet de la Haute-Garonne. Malheureusement, Colbert Lejeune nous a quittés ce lundi 18 décembre.

Le 11 novembre à 18h, Marc Péré, le Maire, entouré d’élus, des membres de la famille de Colbert Lejeune, de représentants de la Légion d’Honneur et d’agents de la ville avait reçu le nouveau chevalier pour un hommage rendu à la salle des mariages, quelques heures après que la médaille ne lui ait été accrochée à la boutonnière. L’esprit toujours vif, Colbert Lejeune avait prononcé un discours, laissant deviner qu’il ne lui manquait aucun de ses souvenirs. Notamment ceux qui ne trouvent un écho que dans les livres d’histoire. Car ils sont maintenant peu à se rappeler le son des alertes à la bombe, la couleur des tickets de rationnement ou encore la peur que suscitait l’occupant. Colbert Lejeune était de ceux-là. Le 1er septembre 1939, il fête son 17ème anniversaire le jour où la seconde guerre mondiale fait tirer ses premiers canons. 5 ans de conflit l’attendent. Il passera les premières années dans l’anonymat de son travail quotidien, en tant qu’ouvrier agricole, avant que le Service du Travail Obligatoire (STO) ne l’arrache à sa terre. Il partira à Berlin, au printemps 43, pour travailler dans la laiterie Waschowski pour lequel il effectue les livraisons. Au cœur de l’Allemagne Nazie, il y découvre ses dangers et les bombardements anglo-américains. En janvier 44, grâce à un certificat de complaisance, il obtient une permission. Il regagne la France, et ne reviendra plus en Allemagne. La clandestinité l’attend, voguant de ferme en ferme, avant de rejoindre les forces de la Résistance. Il finira la guerre dans les forces de combat, que ce soit au sein des Francs-Tireurs Partisans (FTP) ou des Forces Françaises de l’Intérieur.

C’est un témoin de l’histoire du XXème siècle qui vient de nous quitter. Nous remercions les membres bénévoles de L’Union Histoire Mémoire et Patrimoine (LUHMEP) pour le travail minutieux de recueil de témoignages, travail qui a permis de conserver l’histoire de Colbert Lejeune dans les archives. Cela trouve aujourd’hui tout son sens.

Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille de Colbert Lejeune, qui venait de fêter son 101ème anniversaire.