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Mesdames et Messieurs en vos noms, qualités et grades,

Chères Unionaises, chers Unionais,

Il y a 107 ans, le 11 novembre 1918, à onze heures, le fracas des armes s’est enfin tu. La Première Guerre mondiale — la première guerre totale, la plus meurtrière que l’humanité n’avait jamais connue — prenait fin, laissant derrière elle des nations épuisées et des millions de vies fauchées. Ce fut la première fois dans l’histoire que toute une société fut mobilisée pour la guerre : les soldats au front, les femmes dans les usines, les paysans réquisitionnés dans les champs, les enfants dans les écoles où l’on collectait le cuivre et le charbon.

La guerre industrielle, la guerre des tranchées, la guerre des empires : un monde entier happé dans une mécanique implacable. Rien, ni les États, ni les familles, ni les consciences, ne sortit indemne de cette épreuve. La France perdit 1,4 million de ses fils, et dut prendre soin de près de 4 millions de blessés. Chaque commune, chaque village, porta sa part de ce désastre. Ici, à L’Union, loin de la ligne de front, le choc n’en fut pas moins immense.

Notre commune comptait à peine plus de quatre cents habitants — et vingt jeunes hommes n’en sont jamais revenus. Vingt noms gravés en lettres d’or sur cette pierre froide et silencieuse. Vingt destins brisés, et derrière chacun d’eux, une famille endeuillée. Certaines le furent plusieurs fois : trois fratries unionaises, les Corbarrieu, les Thuriès et les Rivière, ont vu partir deux fils, deux frères, sans retour.

Et c’est pourquoi je veux, en ce moment de recueillement, saluer tout particulièrement les collégiens qui ont lu les messages d’hommage, ainsi que leurs enseignants. Vous donnez voix à ces jeunes hommes d’autrefois. Par vos mots, ils revivent un instant, et leur mémoire se transmet à votre génération. Merci à vous, jeunes collégiens de L’Union et votre professeur, Monsieur Poiraud, pour ce que vous avez porté aujourd’hui avec tant de dignité.

Parmi ces jeunes hommes d’autrefois, deux Unionais, les frères Rivière :

  • Joseph, soldat du 24ᵉ régiment d’infanterie coloniale, tombe le 30 août 1918, au Bois de Thiescourt, la veille de ses vingt ans.
  • Dix jours plus tard, son frère aîné Jean-Marie, agent de liaison au 59ᵉ régiment d’infanterie, meurt à Étreillers, près de Saint-Quentin, après trois citations à l’ordre du régiment et la Croix de guerre.

Deux jeunes vies sacrifiées, à dix jours d’intervalle, à une encablure de l’Armistice. Deux frères, unis dans la vie, réunis dans le silence de la même terre. Deux visages parmi tant d’autres — mais ont les traits de la douleur et de la dignité d’un pays tout entier.

C’est à eux, et à tous les autres soldats Unionais, que rend hommage l’exposition que l’Association LUHMEP consacre à la Grande Guerre et que vous pourrez découvrir à la Salle des Fêtes. Elle fait revivre, à travers lettres, portraits et objets, l’histoire de chacun de ces vingt Poilus : leur jeunesse, leurs métiers, leurs familles, leurs derniers mots parfois. Grâce à ce patient travail de mémoire, ils sortent de l’anonymat, ils reprennent place parmi nous. Merci, Monsieur Bec, à vous et à vos bénévoles, pour cette œuvre d’histoire et de fidélité.

Car la mémoire n’est pas un regard vers le passé ; elle est une responsabilité envers l’avenir. Ces hommes sont morts pour que nous vivions libres. À notre tour de défendre cette liberté, de préserver la paix, et de faire vivre la fraternité qu’ils ont incarnée jusqu’au bout.

À Jean-Marie et Joseph Rivière,

Aux frères Corbarrieu, aux frères Thuriès,

À tous les Unionais morts pour la France,

A tous les soldats morts et blessés au front,

Nous rendons hommage.

Maudite soit la guerre et ses auteurs !

 

Vive la Paix,

Vive la République,

Et vive la France.

Préambule

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